Plus de la moitié des platanes abattus restent à replanter – L'Officiel du Canal du Midi

Plus de la moitié des platanes abattus restent à replanter

Les voies navigables de France viennent de lancer leur campagne 2016 d’appel aux dons des particuliers et des entreprises, mais les collectivités territoriales se font tirer l’oreille

Et si le mécénat était l’arbre qui cache la forêt de platanes qu’il reste à replanter sur les berges du canal du Midi pour remplacer les 14 000 arbres atteints par le chancre coloré abattus depuis 2006 ? Lancée en 2013, pour tenter de compléter les fonds publics nécessaires au financement des replantations, l’opération de mécénat est une vraie réussite de communication : 5 800 donateurs individuels ont versé une obole de 435 000 €, et 60 entreprises ont consacré 1,4 million d’euros au financement des replantations. A l’arrivée, ce sont près de 1,8 million d’euros de dons, en partie financés par l’État sous forme d’abattements fiscaux, qui ont été apportés à la cause des platanes du canal. Cet élan de générosité est mis en avant par les Voies navigables de France pour doper la campagne de sensibilisation à la nécessaire remise en état des berges.

Mais au-delà des mots, les chiffres sont têtus : depuis 2006 14 000 platanes ont été abattus et 58 000 seront replantés à la fin de l’hiver 2017. Et dans ces opérations de replantation la part du mécénat ne pèse que 5 % des 30 millions d’euros déjà investis, ce niveau d’engagement est équivalent à, celui des collectivités territoriales, mais il reste très en deçà des 90 % de financement assurés par l’État via le service des voies navigables.
Actuellement, plus de la moitié des arbres abattus restent à replanter et sans nouvelles sources de financement le fossé risque encore de se creuser entre le nombre des arbres abattus et les replantations. Où trouver cet argent ? Au siège toulousain de VNF la réponse coule de source : «il faut continuer à convaincre les collectivités territoriales». Quant au mécénat les VNF reconnaissent que c’est un des éléments de financement qui, au-delà de son poids financier revêt une importance symbolique essentielle, mêmes si les regards se tournent avec de plus en plus d’insistance vers les communes, les départements et la désormais grande région.
Le chiffre : 200

millions > d’euros. c’est le budget sur 20 ans du projet d’abattage replantation des platanes du canal, les VNF souhaitent arriver à un financement tripartite : 1/3 État via VNF, 1/3 collectivités territoriales, 1/3 financements innovants dont fait partie le mécénat.
B.dv.
LA DEPECHE DU MIDI