L’épidémie du chancre coloré qui tue les platanes des berges du canal du Midi s’étend encore selon Voix navigables de France.
Il y a bien ces opérations de replantation, lancées cette semaine à Puichéric, prolongées jusqu’à fin février à Villeneuve-lès-Béziers. Mais le compte n’y est pas.
Quand 679 peupliers blancs, micocouliers ou platanes résistants sont programmés pour repeupler les berges du canal du Midi, le plan d’abattage pondu par les Voies navigables de France (VNF) prévoit l’abattage de 1 687 platanes atteints par le chancre coloré pour la seule première campagne, de mi-février à mi-avril.
Le « massacre » programmé continue
Et le « massacre » programmé pour éviter les contaminations, avec le brûlage sur place ou le transport dans des bennes étanches vers le lieu d’incinération, ne s’arrêtera pas en si bon chemin.
Avec la deuxième campagne de l’année, automnale celle-là, 4 000 arbres auront été rayés de la carte du canal à la fin 2014. Pour arriver à l’affolante addition, au terme de cette année, de près de 25 % de ces arbres qui font la voûte végétale de l’ouvrage.
« Les foyers se multiplient »
Une course folle que Jacques Noisette, responsable de la communication de VNF, explique par le constat opéré lors de la prospection achevée en septembre 2013 : « L’épidémie de chancre coloré s’étend à un rythme croissant, avec des foyers qui se multiplient, concentrés entre Castelnaudary et la mer. »
De quoi durcir le débat entre partisans du vaccin et ceux qui ont lancé l’abattage en 2006. D’autant plus que l’éventuelle efficacité du traitement phytosanitaire ne pourra être avérée qu’après trois ans de test. D’ici là, ce sont la moitié des platanes du canal qui auront été mis à bas.
L’Aude particulièrement touché, l’Hérault pas épargné
Ce sont donc au total près de 1 700 platanes qui seront abattus en deux mois. Avant la campagne automnale, prévue entre la fin août et
la mi-novembre, VNF pourrait d’ailleurs procéder à des abattages complémentaires.
D’ici la mi-avril, si l’Aude sera particulièrement touché par cette première campagne, L’Hérault n’est pas pour autant épargné, avec 560 sujets condamnés : 120 à Béziers ; 30 à Capestang, 240 à Colombiers ; 70 à Cruzy et 100 à Portiragnes.
MIDI LIBRE 22/01/2014