TOULOUSE On manque d’argent pour replanter les platanes du canal – L'Officiel du Canal du Midi

TOULOUSE On manque d’argent pour replanter les platanes du canal

Depuis 2006, 5 700 des 173 370 platanes arrachés ont été replantés. Seules les voies navigables de France qui demandent aux collectivités de prendre le relais ont payé leur part.

Alors que la présidente Carole Delga et le préfet de région Pascal Mailhos, convoquent vendredi les premières assises du canal du Midi à Carcassonne, la replantation des 42 000 platanes malades ou potentiellement atteints par le chancre coloré est au milieu du gué. Car si rien ne permet de stopper la maladie, rien ne permet non plus d’affirmer que les 220 millions d’euros nécessaires à la réalisation de l’ensemble des opérations d’arrachage-replantation auront été réunis fin 2029 quand prendra officiellement fin le programme. Pour le moment, le service des Voies navigables de France (VNF), supporte seul ou presque le coût du projet. Depuis les premiers arrachages en 2006 VNF a engagé 27 millions d’euros dans la bataille contre le chancre. Les entreprises mécènes 1,4 million, les particuliers 428 000 € et les collectivités territoriales 1,5 million d’euros. «Nous avons beaucoup contribué. Il faut désormais que les financements des collectivités territoriales et du mécénat augmentent», prévient-on à VNF. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Car le partage du financement des 220 millions d’euros des opérations d’arrachage-replantation entre les différents acteurs du canal n’a jamais été contractualisé. Faute de mieux, VNF s’accroche à une clé de répartition présentée dans un vieux discours prononcé en 2011 à Trèbes par Nathalie Kosciusko-Morizet. A l’occasion de la replantation du premier platane, la ministre de l’Environnement de Nicolas Sarkozy avait affirmé que les 220 millions d’euros devaient être financés pour un tiers par l’État via les Voies navigables de France, un tiers par les collectivités territoriales, et un tiers par le mécénat. Depuis, de l’eau a coulé dans le canal mais seules les Voies navigables de France ont déjà financé près de la moitié de la part qui leur revient. Malheureusement, à peine 5 700 des 17 370 platanes abattus ont été replantés. Pour la suite «les collectivités territoriales doivent maintenant prendre le relais», expliquent les VNF qui n’auront probablement pas les moyens d’aller au-delà des quelque 70 millions qui leur ont été impartis verbalement par la ministre il y a six ans. Que feront les communes ? Personne ne le sait. Dans quelques semaines la région Occitanie doit en revanche s’engager sur un plan canal qui définira sa participation à l’effort. Pour le reste les VNF tablent sur un développement du financement par le mécénat qui avec à peine deux millions d’euros en 2016 restera de toute façon marginal.

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Le chiffre : 3000

euros >par arbre. C’est le coût de l’arrachage et de la replantation d’un platane sur les berges du canal du midi dans le cadre de l’opération de lutte contre le chancre coloré qui se poursuivront jusqu’en 2029.
encore 190 millions d’€ à trouver

Depuis 2006 30,2 millions d’euros ont été engagés pour lancer les opérations d’arrachage -replantation des 42 000 platanes du canal du Midi. 25,8 millions ont été consacrés à l’abattage de 17 370 arbres, 2,6 millions à la replantation de 5 700 platanes et 1,3 million au maintien des berges. Il reste donc encore 190 millions à trouver d’ici 2009 pour boucler, sans la moindre promesse de financement stable, l’ensemble du programme dont le montant total programmé s’élève à 220 millions d’euros . Cette situation financière aléatoire et tendue pourrait à terme alerter l’Unesco qui a certes classé l’ouvrage de Pierre Paul Riquet, mais également l’ensemble de l’environnement de la voie d’eau dont l’ombre des platanes centenaires constitue un des attraits majeurs.
B.dv