Passionnés du canal du Midi, à vos chéquiers ! – L'Officiel du Canal du Midi

Passionnés du canal du Midi, à vos chéquiers !

Sans titreTout le monde est concerné par le canal du Midi. VNF a lancé – hier à
la CCI – un appel aux dons pour sauvegarder ce patrimoine commun.Rongés par le chancre
coloré, 15000
arbres atteints ont
été recensés en
2013. VNF a débuté par un
abattage intensif : 7 600 en
2013. Puis a freiné la cadence
au rythme programmé de
10000 arbres. Puis, l’établissement
public a révisé sa position
au printemps dernier,
pour n’abattre que les arbres
touchés. Aujourd’hui au nom
de l’urgence, VNF brandit la
menace de l’extinction des
42000 platanes du canal d’ici
20 ans, si rien n’est fait. Pour
cela, VNF avance le chiffre
de 200 millions d’euros, somme
nécessaire pour la mise
en oeuvre de la restauration.
Financée à raison d’un tiers
chacun par l’État, les collectivités
territoriales et des
“financements innovants”.
C’est à ce titre que VNF lance
une campagne d’appels
aux dons. Pascal Vinet, responsable
du mécénat a eu
fort à faire pour convaincre
chefs d’entreprises et élus de
sortir le chéquier : «Étant incompétents
pour retenir
nous-mêmes les solutions,
nous transmettons au ministère
de l’agriculture les dossiers
les plus sérieux. Parmi
eux, le laboratoire CETEV a
été retenu, dont le procédé entre
en phase de test».
Dans l’assistance, on réagit
aussitôt : « Celui qui a isolé
le champignon est le même
qui a déposé le brevet du platanor,
l’arbre résistant», souligne-
t-on. «Les projets sont
soumis à l’approbation de la
commission nationale des sites,
composée d’experts paysagers,
qui ont validé la plantation
de plusieurs espèces »,
évoque Pascal Vinet. « Il est
déplorable de dépenser
autant d’argent, d’abattre
des arbres, pour réfléchir ensuite
! », objecte un élu, «car
on ne drague pas le canal, et
on n’entretient pas l’eau !»
Christian Lapalu, maire de
Ventenac, favorable à la destruction
d’arbre malade uniquement,
rappelle qu’il a envoyé
1 350 courriers dénonçant
l’abattage massif.
«Vous avez replanté des arbres
qui, faute de soins, sont
tous morts ! Allez voir sur
Saint-Nazaire ! Il n’y a pas
eu de concertation et l’abattage
systématique signe la
mort de nos coeurs de villages!
» Michel Amsellem, du
Moulin du Gua, tente d’apaiser
les esprits. En vain, les esprits
sont frappés par les
chiffres de VNF: 9 846 arbres
ont été abattus entre 2006
et 2014, et 2 356 arbres ont
été replantés pour un montant
de 18 millions d’euros.
V. D.

Lø Le coût moyen de l’abattage et de la replantation d’un arbre est de 3000 euros.
L’appel aux dons de VNF

Pour Voies Navigables de
France, les 42000 platanes
plantés le long du canal sont
menacés par le chancre
coloré, un champignon
microscopique qui se
transmet via l’eau, par les
racines. L’hypothèse de la
contamination évoque les
cantines de munition
américaines, débarquées en
France en 1945, fabriquées
avec du bois infecté.
Le chancre a fait son chemin
depuis, et ses ravages ont
été découverts en 2006
seulement.
VNF a programmé l’abattage
et la replantation d’essences
différentes, dont un platane
génétiquement modifié,
résistant à la maladie.
VNF, pour un projet estimé
à 200 millions d’euros sur
20 ans, se lance donc dans
une campagne de mécénat.
l independant du 05/11/2014