Féru de littérature, l’écrivain carcassonnais Bernard Vaissière publie un roman, «Les champs phlégréens». Il le présentera à 250 invités, le samedi 15 novembre, à l’Hôtel de la Cité. – L'Officiel du Canal du Midi

Féru de littérature, l’écrivain carcassonnais Bernard Vaissière publie un roman, «Les champs phlégréens». Il le présentera à 250 invités, le samedi 15 novembre, à l’Hôtel de la Cité.

Sans titreAu plaisir d’écrire
Je n’ai jamais passé un
jour sans écrire, et j’ai
lu un livre par jour
pendant longtemps ».
Tout Bernard Vaissière est là,
dans cette passion dévorante
pour la lecture et l’écriture,
en un mot pour la littérature.
Si ce n’est le patronyme de
Brassens, que sa famille maternelle
est une des trois à
porter en France, rien ne le
prédestinait à cet amour
pour les mots bien troussés.
«J’avais un père contremaître
et une mère au foyer, rappelle
l’écrivain aujourd’hui
âgé de 70 ans. Quand j’étudiais,
j’étais pion au lycée
Charlemagne».
«L’écriture s’est imposée à
moi, et j’y suis venu par la
poésie. Quand j’étais pensionnaire
à Stanislas, j’écrivais
40 alexandrins en une demi-
heure. J’ai enchaîné sur
des études de français, latin
et grec. J’étais inspiré par la
mythologie. C’est grâce à la
culture générale que j’ai été
reçu du premier coup au
concours administratif,
avant d’enchaîner sur du
droit».
n «D’un seul jet»
Cette vocation pour l’écriture,
il l’a exercée au fil d’une
carrière de haut fonctionnaire,
grimpant tous les échelons
jusqu’à la fonction de directeur
régional du travail.
«Certains s’étonnaient que je
puisse rédiger un rapport de
cent pages en une semaine…»
Il trouvait aussi le temps d’écrire
pour lui-même, « dans le
train, en regardant filer les
paysages ». Encore
aujourd’hui, il couche les mots
«d’un seul jet ». Et résume son
rapport à l’écriture avec une
phrase qu’il affectionne :
«C’était les mots qui me cherchaient,
me débusquaient de
ma tanière et aboyaient près
de mon trou».
Une langue riche, un style foisonnant,
des phrases à tiroirs,
et des thèmes récurrents : l’histoire,
la mythologie, la religion,
les femmes, l’amour…
ð Deux prix littéraires
Son goût pour les beaux textes
et les personnages historiques,
il l’a forgé en rendant hommage
à deux célèbres Carcassonnais
du XVIIIe siècle, Fabre d’Églantine
et André Chénier. Ces
ouvrages furent respectivement
récompensés du Grand
prix littéraire de la ville de Toulouse,
et du prix de l’École de
la Loire.
Avec sa femme Jacqueline,
ex-employée de banque, ils
sont les parents comblés d’un
fils (Gilles) avocat à Carcassonne
et d’une fille (Aude) notaire
à Besançon. Trois fois grand-père,
Bernard savoure la retraite
et le temps qu’elle lui offre.
«J’aime par-dessus tout ne
rien faire. Je me sers un verre
de Porto, et je laisse aller
mes pensées. Quand j’ai le
blues, je monte à Escandels,
au hameau de Castans. Sous
Louis XV, j’y avais des ancêtres
tisserands».
ð «Je ne m’impose rien»
Dans sa famille, on n’a jamais
perdu de vue la Cité. «À la demande
du groupe Chipie,
alors propriétaire de l’Hôtel
de la Cité, j’avais d’ailleurs
rédigé un ouvrage sur l’histoire
de l’établissement. Le livre
est aujourd’hui introuvable.
Je suis tombé dessus par hasard
au Canada, il coûtait
63,30 $!»
Comme pour boucler la boucle,
c’est à l’Hôtel de la Cité qu’il
présentera son dernier roman,
« Les champs phlégréens », le
samedi 15 novembre.
La suite ? « Peut-être un roman
contemporain. J’ai un
contrat d’exclusivité pour
deux autres ouvrages avec
mon éditeur. Mais je ne m’impose
rien. Je veux d’abord
écrire pour le plaisir».
Guillaume RICHARD
Extrait de L INDEPENDANT du 02/11/14