Chancre coloré : 44 platanes du canal du Midi vont être abattus – L'Officiel du Canal du Midi

Chancre coloré : 44 platanes du canal du Midi vont être abattus

Malade, car non traitée durant des années, une partie des platanes doit aujourd’hui disparaître des berges du Canal du Midi./Archives DDM

«J-9» pour la grande campagne d’abattage de 44 platanes en Haute-Garonne. En cause : le chancre coloré, cette maladie qui nécessite aussi un abattage préventif.

Cette fois, ils n’y échapperont pas. Comme les platanes audois, réduits à néant pour la même cause, des dizaines d’arbres du Canal du Midi sont promis à un abattage imminent. Celui-ci, qui s’effectuera sur deux mois, entre la mi-février et la mi-avril, est justifié par la présence du chancre coloré, ce virus qui gangrène non seulement les arbres malades, mais également ceux de leur proche entourage. En Haute-Garonne, les premiers cas de chancre coloré ont été signalés au mois d’octobre dernier. Au total, 44 platanes devraient disparaître des berges du Canal du Midi, seulement 9 étant réellement atteints du virus. Les 35 autres seront abattus au titre dit de la «prophylaxie», autrement dit à titre préventif.
«Sceptiques de la coupe»

Déjà, riverains et associations environnementales montent au créneau pour, sinon dénoncer l’opération, du moins l’encadrer d’un scepticisme non feint. «Depuis des années, les acteurs publics et privés interpellent sur la présence du chancre coloré. Déjà en 2011, l’Etat confirmait la prise en compte de la zone fluviale de Castanet-Tolosan dans le périmètre pouvant être infecté et les services départementaux en liaison avec les acteurs du Canal signalaient des foyers potentiels», indique Valérie Piganiol, présidente du club Toulouse Au Fil de l’O. Celui-ci, en début de semaine dernière, s’est fendu d’un courrier circonstancié à Arnaud Lafon, le maire de Castanet, pour dénoncer, qui sait à terme, «un Canal sans platanes»…

Si les défenseurs des platanes ne se font aucune illusion quant à leur survie – il est malheureusement trop tard pour les sauver -, ils s’inquiètent du brûlage à venir, enfin le site retenu, c’est-à-dire un terrain vague près du stade de Castanet. «Ce choix ne prend pas en compte les précédents refus de l’Administration de faire circuler ces platanes malades en raison de la volatilité des spores du chancre coloré», souligne Toulouse au fil de l’O, qui plaide pour une chaudière collective à bois, «pouvant être utile aux 470 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté».

Plus globalement et au-delà des platanes, les «sceptiques de la coupe» se prononcent en faveur de la création d’un Pôle départemental de coordination des canaux, ainsi que l’organisation d’un plus large débat réunissant les membres des deux intercommunautés de Toulouse Métropole et du Sicoval (1).

(1) Communauté d’agglomération du Sud-Est toulousain.
Le chancre coloré

Une fois le platane touché, il y a trois façons de contenir l’épidémie : la dévitalisation, l’abattage simple ou l’abattage préventif (y compris des arbres voisins), un abattage effectué au titre dit «de la prophylaxie».

La campagne d’abattage est prévue pour se dérouler du lundi 16 février à la mi-avril.
Le chiffre : 44

platanes > abattus. Durant la prochaine campagne d’abattage, qui concerne les communes de Castanet-Tolosan (10), Gardouch (22) et Montesquieu-Lauragais (12). Sur ces 44 arbres abattus, 35 le sont à titre préventif (prophylaxie).
Xavier Hurtevent

EXTRAIT DU MIDI LIBRE DU 08/.02.2014