Gwen Catheline Parti de Paris en mai, Charles Hedrich a fait escale à Dinan, hier, sur la route de son tour de France à la rame. Avec son bateau de 7 m, cet aventurier de l’extrême a traversé le Grand Nord au milieu des ours blancs et des baleines… et sans chauffage ! Depuis une bonne décennie, Charles Hedrich s’est mis en tête d’inscrire son nom au panthéon des aventuriers de l’extrême. Ni Bertrand Picard, ni Steve Fossett, cet ancien officier de marine marchande relève chaque année des défis sportifs dans les conditions les plus extrêmes. Après avoir vendu son entreprise de « chasseurs de tête », il a commencé par un Dakar à moto (2003), a enchaîné par la Transat Anglaise (2004) et le tour du monde à la voile (2005), puis a grimpé l’Everest, ou rejoint le Pôle Nord en « kite-ski » (des skis tirés par un cerf-volant)…
Aujourd’hui à Saint-Malo
Le quinquagénaire revendique plusieurs « premières mondiales » : un tour du monde par les deux pôles à la voile en équipage, un aller-retour en solo et à la rame de l’Atlantique, ou la traversée à pied et en solo du désert le plus aride du monde, celui d’Atacama, au Chili ! Dernière en date : la traversée du mythique passage du Nord-Ouest, dans les glaces du détroit de Béring jusqu’au Groënland, à bord de son « Rameur des glaces », une embarcation de 7 m de long… Le tout sans chauffage, ce qui a surpris même les Inuits croisés en chemin. « Je mangeais froid, même le café », sourit le bonhomme d’1,96 m qui a pagayé entre ours blancs et baleines. « Une fois, je ramais à 15 m de la banquise, et un ours blanc mâle a surgi. Il a sauté à l’eau vers le bateau, je n’avais pas le temps de prendre ma carabine à l’intérieur.
J’ai pris une rame pour me défendre, et avec les cris, il a fini par s’éloigner »… Revenu de cette épopée, Charles Hedrich mène depuis mai une autre aventure inédite, quoique moins périlleuse : faire le tour de France à la rame, par les fleuves, rivières et canaux, et la mer si besoin. Parti de Paris, il a sillonné la Saône, le Rhône, le canal du Midi, la Garonne et la Gironde, puis l’Atlantique. Mi-septembre, il est entré dans la Vilaine, puis a rejoint la Rance par le canal d’Ille-et-Rance. Hier, il était à Dinan, aujourd’hui à Saint-Malo, puis la Normandie, la baie de Somme, le
canal du Nord… Le tout en compagnie de Corgan, son chien au pied marin.
Aller toujours plus loin
« Celui qui m’inspire le plus, c’est Steve Fossett (Américain aux multiples records, mort en 2007, ndlr). Fossett était dans le compétitif, le record, le sportif, alors qu’un Bertrand Picard, qui est un copain, est plus technique, scientifique », situe cet ancien diplômé de Saint-Cyr, au rythme cardiaque très bas. « Ce qui lui plaît, c’est d’aller plus loin que ce qui a déjà été fait. Pour mon père, beaucoup de choses ne sont pas un problème, alors qu’elles paraissent insurmontables à d’autres. Mais il réfléchit à tout », décrit son fils Nelson, qui filme tout pour les conférences de Connaissances du Monde. À ses côtés, son père plaisante à peine en parlant des « 42 défis » restant sur sa liste. « Le dernier, c’est le record de Robert Marchand, un centenaire qui a fait 27 km en une heure à vélo. Ce Sera le 3 mars 2058 ! »
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