Le document, attendu pour début 2017, vise notamment
à concilier protection de l’ouvrage et activités agricoles
Un an après la mission
de concertation
confiée au
préfet de l’Aude
Jean-Marc Sabathé consécutive
à l’échec de la procédure
de classement des abords
du canal du Midi (Photo Nathalie
Amen-Vals), le dossier
de la protection de l’ouvrage
occupe toujours les services
de l’Etat.
Lundi prochain, la direction
régionale de l’environnement,
de l’aménagement Languedoc-
Roussillon Midi-Pyrénées
(Dréal) aura ainsi en
main les offres des sociétés
candidates à un marché d’assistance
à maîtrise d’ouvrage
(AMA). L’entreprise retenue
aura la charge d’accompagner
l’Etat pour élaborer une
«charte paysagère, urbanistique
et architecturale des
abords du canal du Midi, de
son système alimentaire, du
canal de jonction et de la Robine
».
La décomposition du marché
dit tout de la priorité de
la Dréal : la tranche ferme repose
en effet seulement sur
le volet agricole de la charte.
Logique, tant la profession
avait signifié son profond désaccord
avec le projet né de
l’enquête publique, en pointant
du doigt les zones de
protection de 500 m autour
du canal, avec la crainte de
voir le bâti agricole profondément
pénalisé.
ð Des zones de
protection à adapter
Directeur adjoint de l’aménagement
à la Dréal, Jean-Philippe
Guérinet rappelle les
sources de ce document:
«Lors de la rencontre du préfet
Sabathé avec la profession
agricole, ils avaient justement
émis le souhait d’une
charte paysagère.» Pas de vocation
prescriptive pour cette
charte, dont les fondements
doivent naître des ateliers
territoriaux du canal du
Midi, qui seront lancés en novembre:
le document, précise
l’appel d’offres, aura une
valeur d’engagement moral
ou contractuel. «Il s’agit de
définir les règles du jeu en
matière de construction
autour du canal », insiste
Jean-Philippe Guérinet.
De «grands principes », qui
permettront de guider les
maîtres d’ouvrage et les collectivités
concernées lors de
demandes de travaux. Espérée
pour le «1er trimestre
2017», la charte doit résulter
des consultations promises
à la profession agricole.
De quoi espérer une protection
moins “ambitieuse” ?
«Nous sommes sur un principe
d’adaptation, répond
Jean-Philippe Guérinet. 110
à 120 parcelles ont fait l’objet
de remarques lors de l’enquête
publique pour le classement
des abords. Elles ont depuis
fait l’objet d’une étude
détaillée, et pourraient faire
l’objet d’amendements. Le
but est de préserver les zones
en matière d’exploitation
agricole ou forestière. »
«L’inscription
aux monuments
historiques est
en stand-by»
Une concertation qui devrait
éviter une nouvelle levée de
boucliers et permettre de
donner des gages à l’Unesco
en matière de protection du
site. De quoi d’ailleurs mettre
entre parenthèses l’inscription
aux monuments historiques
du canal, envisagée
par le préfet de l’Aude dans
son rapport remis au préfet
de Région. « L’inscription
est en stand-by, précise
Jean-Philippe Guérinet. La
ministre de l’Environnement
a demandé que la procédure
de concertation aille
jusqu’à son terme avant que
l’on n’envisage cette solution.
»
Antoine Carrié
Extrait de L INDEPENDANT