TOURISME : LA RENAISSANCE DU CANAL DU MIDI – L'Officiel du Canal du Midi

TOURISME : LA RENAISSANCE DU CANAL DU MIDI

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Le chemin de fer puis l’autoroute avaient semblé le condamner : à 350 ans, le canal du Midi a pourtant réussi à trouver un second souffle grâce au tourisme fluvial, et tente même de remettre au goût du jour le transport de fret. « C’est tellement calme » : Holly Sullivan, 67 ans, sirote un thé Earl Grey sur le pont-terrasse inondé de soleil du Savannah, une péniche-hôtel qu’elle a louée avec son mari et des amis pour plus de 20.000 euros la semaine. « Nous cherchions quelque chose d’original », raconte l’Américaine, tandis que le bateau glisse sur l’eau, entre vignes et chemin de halage. L’inauguration de l’autoroute, en 1979, a rendu obsolète le transport de marchandises sur le canal du Midi, sans pour autant nuire à l’ouvrage. Le tourisme fluvial y a bondi de 40 % de 1996 à 2000. À lui seul, le canal concentre près de 30 % du trafic touristique national fluvial. Dix-mille bateaux l’empruntent chaque année, dont 70 % transportent des étrangers, selon les Voies navigables de France, gestionnaires. Préserver le patrimoine Cet engouement a favorisé la multiplication des péniches-hôtels, une quinzaine actuellement. « Le canal du Midi est le canal préféré des touristes (en premier lieu les Américains) car il est plus ancien, plus authentique. Tout est préservé ici », assure Mathias Gilles, 51 ans, propriétaire de l’Espérance, un ancien pinardier reconverti en péniche de croisière. « Il y a de plus en plus d’Australiens, de Russes, d’Indiens et maintenant de Chinois », explique-t-il. Le développement du canal ne doit toutefois pas passer par le seul tourisme, avertit Jean-Marc Samuel, qui mène croisade pour faire revenir le fret sur la voie d’eau. Pour la deuxième fois depuis 2014, le propriétaire de la Tourmente, un ancien bitumier de 1934, réalise un test : de Lézignan-Corbières (Aude) au Pontet (Vaucluse), il transporte 40 tonnes de balles de cartons recyclables « pour montrer que c’est jouable ». « Le canal doit rester une voie de communication, dit-il. À condition de beaucoup investir » pour reconstruire les zones de chargement et déchargement. Et de concilier essor économique et préservation du patrimoine.

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