Il y a quelques semaines, un artisan plombier a été accroché par un vélo, sur les berges du canal du Midi, après une intervention chez un client. Bilan : un nez cassé qui nécessite toujours des interventions chirurgicales. «En une fraction de seconde, ce cycliste m’a envoyé sur un platane, explique cet accidenté. Je pense que la cohabitation entre cyclistes et piétons n’est pas bonne. Trop de vélos pensent que cette piste leur est dédiée».
Sans poser de chiffres, il y aurait, selon des associations, de plus en plus d’accidents avec les vélos sur les zones appelées, espaces partagés, lesquelles, comme leur nom le dit, accueillent à la fois les cyclistes et les piétons. Pourtant, dans des lieux à forte densité de piétons, comme les berges du canal, le piéton reste prioritaire. «Un vaste débat, selon Valérie Piganiol, de Toulouse au Fil de l’Eau. La cohabitation sur les berges du Canal du Midi ou latéral, ne va pas de soi. Entre les piétons, les cyclistes, les motos, les poussettes, voire la joggeuse rien ne va plus. Nous sommes de plus, trop souvent victimes d’incivilités».
Différents modes urbains
Face à cet imbroglio, Guillaume Crouau, président de l’association Deux Pieds, Deux Roues, relève «Toulouse Métropole doit communiquer sur ce sujet, aspect majeur pour l’hypercentre de Toulouse». Et précise «dans un espace partagé, cyclistes et piétons sont à égalité. Aucun ne doit donc enfreindre la circulation de l’autre. Avec une vitesse limitée à 50 km/h en zone urbaine». Sur les berges du canal, le piéton reste pourtant prioritaire car plus fréquent (un panneau d’ailleurs le mentionne). Tout est question d’éducation et de pédagogie, «les accidents sont d’ailleurs rares».
Par contre, la rue Alsace demeure a priorité piétonne, «le cycliste est autorisé à rouler à une vitesse de 6 km/h, pas au-delà. Un point pas toujours respecté d’ailleurs de la part des cyclistes de VéloToulouse et des livreurs qui roulent souvent trop vite». Autre mode de déplacement urbain : la rue Pargaminière à la fois piétonne et zone de rencontre limitée à 20 km/h pour les motos et vélos. «Dans cette rue, le piéton est prioritaire sur le cycliste lui-même prioritaire sur les engins motorisés. Le piéton doit être vigilant et ne peut entraver le passage du vélo et de la moto. Là aussi tout est problème d’éducation. Le vivre ensemble passe par là».
S. G
la depeche du midi