Décidément, le lac de Saint-Ferréol fait beaucoup parler de lui cette année. Après une vidange spectaculaire, le voilà au cœur du chantier de restauration proprement dit. Instauré dans le cadre de la vidange décennale, il a commencé au début du mois de décembre.
Le plus gros des travaux réside dans la maçonnerie sur le mur de digue. Pour l’heure, le froid a fait déserter les échafaudages dressés au pied de ce paysage lunaire. «L’objectif, c’est d’enlever le vieil enduit, posé dans les années 70, qui était émaillé. Ensuite, on refera de l’enduit à la chaux par-dessus, pour resolidariser l’ensemble», explique Didier Barthas, chef d’équipe en charge des travaux, à la subdivision Languedoc-Ouest de VNF.
Cette rénovation est d’autant plus importante qu’elle n’avait pas été entreprise lors des précédentes vidanges, qui n’étaient que partielles. En effet, voilà vingt-deux ans que le lac n’avait pas été totalement vidé. Une pompe de relevage a d’ailleurs été installée pour créer une fosse, au pied du barrage, et ainsi maintenir le plan d’eau au plus bas, même en cas de pluie. VNF (Voies navigables de France), le gestionnaire de l’ouvrage, a investi 800 000 euros dans ces travaux. «Cela nous permet de visualiser l’ouvrage dans son intégralité, surtout dans ses zones immergées», poursuit son représentant. Et d’inspecter de fond en comble les deux galeries inférieures, celles du Tambour et de l’Enfer, qui amènent l’eau du barrage vers le canal du Midi.
D’autres parties de l’œuvre de Pierre-Paul Riquet, construite il y a 350 ans, font également l’objet de soins : les vannes de fond sont démontées et envoyées à l’atelier pour révision, les galeries nettoyées de leurs sédiments.
Remplissage progressif
Le remplissage devrait débuter à partir du début mars. Il s’effectuera par le transit naturel de l’eau, qui provient du bassin-versant et des rigoles de montage en amont. «On va transférer l’eau tout doucement vers Saint-Ferréol, avec l’aide de la pluie bien sûr !» ajoute Didier Barthas.
Dans ce cas, son volume devrait atteindre les 3,5 millions de mètres cubes à la fin du printemps. Soit deux millions de moins que sa moyenne habituelle, mais suffisamment pour que les premiers poissons, en l’occurrence les blancs, puissent y être réintroduits. Les carnassiers, quant à eux, les rejoindront dans les profondeurs du lac en octobre.
Si tout va bien, les amateurs de pédalos et autres baigneurs en tous genres pourront donc retrouver un lac aux apparences normales, l’été prochain. Les pêcheurs pourront même y donner de la canne… même s’il faudra trois ans pour retrouver une configuration de pêche «correcte».
Manon Haussy
extrait de LA DEPECHE DU MIDI du 20.01.2017