L a campagne de levée de fonds a permis de capter plusieurs M€.
Les Narbonnais et plus généralement les Audois n’y font probablement plus attention. Qu’il soit de la Robine ou du Midi, le canal était là hier, il est là aujourd’hui et il sera là demain. Pour hier et aujourd’hui, c’est acquis, mais pour demain tout reste à faire.
En effet depuis l’apparition en 2006 des premiers foyers d’infection des platanes par le chancre coloré, le canal a changé d’aspect. « 17 000 platanes, sur les 42 000 qui bordent le canal ont déjà été abattus et le chancre se propage rapidement. Cela signifie qu’il faut agir vite et fort », insiste Laurent Adnet, chef de projet mécénat auprès de VNF (Voies navigables de France).
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Canal mon amour
Vite et fort car pour l’heure aucun traitement ne permet d’éradiquer cette maladie qui affecte les platanes. Le seul remède connu, c’est la tronçonneuse et le brûlage sur place. Mais les platanes n’ont pas qu’une fonction décorative puisque leurs racines permettent de stabiliser les berges. Aussi, un arbre abattu doit être remplacé.
Mais le coût de cette opération se porte à 220 M€, un montant que les collectivités locales ne peuvent évidemment pas porter toutes seules. D’où l’idée développée par VNF d’un recours au mécénat. « La Région et les départements de l’Aude, de l’Hérault et de la Haute-Garonne ont réuni 1,4 M€. L’État apporte son concours à hauteur de 35 M€ et les entreprises ont déjà rassemblé 2,6 M€. Nous sommes encore loin de la somme requise mais de nouvelles opportunités s’ouvrent à nous », se réjouit Laurent Adnet.
Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, le canal jouit d’une remarquable côte d’amour : « C’est grâce à son image que le canal génère la plus importante campagne de mécénat environnemental en France. Cette construction est connue partout dans le monde. Du coup des entreprises françaises et étrangères sont devenues mécènes. On en compte plus de 50 aujourd’hui. On note également un fort intérêt de la part des États-Unis, notamment par le biais d’une fondation, la French héritage society. Et plus remarquable encore, le canal suscite l’engouement auprès des particuliers. Le panier moyen de ces donneurs, 7600 à ce jour, est de 59 €, c’est assez significatif de l’attachement des gens. »
extrait de MIDI LIBRE du 25.01.2016