Les lumières douces des Écluses de Fonseranes – L'Officiel du Canal du Midi

Les lumières douces des Écluses de Fonseranes


Technilum. Photo Hugo da Costa – Maîtrise d’ouvrage : Communauté d’agglomération de Béziers Méditerranée – Maîtrise d’œuvre : ALEP (paysagiste), INCA (architectes) –
Conception lumière : Sara Castagné, LUMINOcité – Solution éclairage : Technilum, Lumenpulse, iGuzzini, Wila, Bega – Installateurs : Travesset (mandataire) et Sogetralec

Construction emblématique du canal du Midi que l’on doit à Pierre-Paul Riquet à la fin du xviie siècle, classé au titre des Monuments historiques et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le site des Écluses de Fonseranes accueille chaque année 450 000 visiteurs. Il comporte huit bassins de forme ovoïde, et neuf portes, permettant de franchir une dénivellation de 21,50 m, sur une longueur de 312 m.

Entièrement rénové, le site bénéficie d’une mise en lumière signée Sara Castagné (LUMINOcité), projet nommé au concours des Darc Awards 2017 dans la catégorie Best Landscape Lighting Scheme.
Le projet met en lumière un parcours ponctué d’une dizaine d’éléments patrimoniaux : le ponton de bois, la maison du coche d’eau, les écluses, les bassins, les pontons de pierre. À la nuit tombante, le public découvre successivement des tableaux nocturnes qui accompagnent son cheminement avec, en toile de fond, le centre historique de Béziers et ses remparts.
« L’aménagement du site des Écluses de Fonseranes permet de partager une histoire qui a débuté il y a plus de trois siècles. Le projet paysagé crée une promenade onirique et pédagogique à travers les différentes entités identitaires du site : le cavalier le long du canal, les esplanades autour du bâti, les rampes et les seuils le long des neuf écluses, les franchissements et les belvédères sur la vallée de l’Orb et la ville de Béziers. Un seul sol conduit le pas, une même matière pour tous les équipements et une famille de bâti contemporain pour les nouveaux usages », explique Philippe Deliau, paysagiste, ALEP.

©Technilum. Photo Hugo da Costa
©Technilum. Photo Hugo da Costa

Le paysage biterrois au cœur de l’installation
Le projet lumière concilie un éclairage piétonnier continu et une lumière plus scénographique. Le cheminement piéton longe le canal en pente et conduit le promeneur à déambuler sur près d’un kilomètre. Combinant poésie et accueil chaleureux dans le respect d’une obscurité bienveillante, Sara Castagné a pris le parti de ne pas tout éclairer mais d’offrir des haltes nocturnes empreintes de douceur et de subtilité : « Ainsi l’éclairage reste modeste, c’est l’ouvrage qui se révèle dans une nature endormie. Le parcours lumineux incite le visiteur à descendre dans la perspective de la nuit et à faire des haltes à chaque tableau lumineux. »
La lumière crée ainsi des atmosphères où le public se laisse séduire par des jeux d’ombres, de lumières colorées et de reflets. Sara Castagné a imaginé des mâts de 9 m de haut, conçus et fabriqués spécialement pour ce projet par Technilum, dont le site de production se trouve à proximité immédiate.
Leur design épuré et contemporain s’harmonise parfaitement avec les modénatures particulières des écluses. « Nous avons l’habitude d’adapter nos modèles à la demande des prescripteurs, souligne Agnès Jullian, PDG de Technilum. Fabriqués en aluminium, ces mâts sont assemblés sans soudure, limitant ainsi les points de faiblesse et offrant une parfaite qualité de finition. » Disposés en haut et en bas de la pente (deux fois deux mâts), ils s’intègrent parfaitement à l’environnement, sans gêne visuelle pour le promeneur. Ils sont équipés d’une trentaine de projecteurs Lumenbeam (Lumenpulse) RGBW de plusieurs tailles dont l’orientation et l’optique varient selon leur emplacement.
« Les luminaires sont pilotés en DMX RDM, précise Filipe Ferreira, directeur commercial chez Lumenpulse, et diffusent une lumière blanche ou colorée. »
« En faisant des recherches, je suis tombée un peu par hasard sur des anciens plans des écluses, colorés à la main. Ce sont ces mêmes teintes que nous avons reproduites dans les différents tableaux lumineux », ajoute Sara Castagné.

Accompagner la promenade nocturne
Les scénographies mettent en lumière la maison du coche d’eau (en haut de la pente) et la passerelle, située en bas. D’une durée d’une vingtaine de minutes, les cycles de changement de couleur sont à peine perceptibles par les promeneurs. Chaque tableau utilise deux directions de la lumière et deux couleurs complémentaires, par exemple orange et bleu, rouge et vert, jaune et violet, entre lesquelles viennent s’intercaler des séquences en blanc dynamique, à des rythmes plus ou moins rapides. La maison du coche bénéficie d’un éclairage réalisé à l’aide d’appliques disposées sous la toiture et qui balayent la façade d’une lumière homogène blanche.
La nuit, le niveau du canal étant très bas, la surface de l’eau reste dans l’ombre tandis que le cheminement piéton est balisé de LED blanches intégrées à des bornes basses ou des garde-corps. Sur le parking et les voies qui conduisent au site, un éclairage fonctionnel à LED a été installé sur une quarantaine de candélabres, assurant un niveau d’éclairement moyen de 20 lux. Au-delà de l’aspect économique (consommation équivalant à celle de deux foyers français par an), cette mise en lumière est à l’image de ce site d’exception : tout empreinte de douce poésie, elle associe prouesses technologiques et savoir-faire de son époque.

© Technilum

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