La librairie du Somail panthéonisée par la télévision

Le Trouve-Tout du Livre et ses 35000 références accueillait, hier soir, l’émission
«La Grande Librairie» de François Busnel sur France 5. L’effervescence au Somail.
Les techniciens, s’affairent
dans l’ancienne cave viticole
du Somail reconvertie
en librairie de livres anciens
en 1980. Pour le direct de
«La Grande Librairie» de France
5 (hier à 20h30), il faut installer la
liaison satellite, gérer l’éclairage,
l’image, le câblage et tant d’autres
choses. Nelly Gourgues, la gérante
de la librairie «Le Trouve-Tout du
Livre », ou librairie du Somail, est
passée chez le coiffeur et ressort
avec un superbe chignon. L’équipe
du maquillage arrive. Il est 16heures,
la pression commence déjà à
monter.

Une trentaine de clients réguliers
et d’amis ont obtenu le sésame:
une place parmi les spectateurs de
l’émission : «Ils ont beaucoup insisté,
et j’ai dû refuser entre 100
et 200 personnes!», se justifie Nelly
Gourgues, qui devait prendre
place sur le plateau aux côtés de
quatre autres libraires de la région.
Au restaurant voisin de «l’Ô
à la Bouche», un écran géant était
installé pour «suivre l’émission
devant une bonne assiette ». Gourmand
de livres et d’échanges, l’animateur
François Busnel – enfermé
dans sa chambre pour préparer
l’émission dans le calme hier
après-midi – avait axé l’émission
sur le choix idéal de lectures pour
l’été, et sur les livres qui ont marqué
les auteurs, une manière d’inviter
à la lecture cet été.
Dans sa cathédrale du livre, la dernière
de la famille Gourgues au
gouvernail du navire littéraire,
baptisé en 1980 révèle ses choix :
un ouvrage du Carcassonnais Henri
Gougaud, un autre de Philippe
Claudel, et “Totto-chan, la petite
fille à la fenêtre” d’un auteur japonais.
Le but de cette émission «spéciale
bibliothèque idéale» était aussi
de défendre le rôle de transmissions
des libraires, rôle que tient
«Le Trouve-Tout » depuis 1960
(voir ci-contre) avec son service
de recherche et d’envoi de livres,
prémices des services internet disponibles
aujourd’hui. «Pourquoi
avoir choisi une librairie de livres
d’occasions… J’ai envie de
lui poser la question, mais
peut-être qu’après l’émission »,
avance Nelly avec modestie…
alors que son temple du livre a le
mérite de concurrencer – en 2015-
l’immense librairie virtuelle qu’est
la toile, pour la plus grande joie
des « chercheurs, écrivains, historiens,
collectionneurs qui préfèrent
encore découvrir les textes
par eux-mêmes». C’est la culture
du livre papier qu’est venue «panthéoniser
» dans l’Aude l’émission
littéraire très populaire de François
Busnel.
Xavier Coppi
Extrait de L INDEPENDANT du 29/05/2015