Une fronde audoise d’élus dénonce un abattage systématique des platanes du canal du Midi orchestré par VNF et demande la prise en compte d’un traitement possible.
C’est une fronde généralisée des élus qui vient de s’abattre sur Voies Navigables de France accusées de couper sans discernement les platanes malades, et ceux qui sont censés le devenir, par précaution. Un arbre atteint en condamne quatorze autres. Non seulement la carte postale du Canal du Midi, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est en cause mais aussi l’irréversibilité de la chose qui pénalise sur des décennies les Berges séculaires du canal, alors qu’un traitement serait possible. Après avoir rencontré les conseillers du premier ministre à Matignon, le sénateur Roland Courteau, le chef de file de cette fronde audoise menée contre l’abattage soutenu par les maires de Castelnaudary Patrick Maugard, de Sallèles-d’Aude, Yves Bastié et Jean Claude Pérez à Carcassonne, il s’insurge aujourd’hui publiquement contre ces coupes qu’il juge intempestives alors qu’officiellement un moratoire national vient d’être mis en place en présence des représentants des ministères de l’Agriculture, de l’Écologie, des Transports, en présence de VNF (Voies navigables de France) et des représentants des trois préfets concernés (l’Aude, l’Hérault, la Haute-Garonne)» et dans ce cadre un protocole serait en train de se dessiner pour le futur traitement des 13 000 arbres qui bordent le Canal du Midi. Un nouveau vaccin a été mis au point par le laboratoire toulousain Cetev (Centre d’expertise en techniques environnementales et végétales) pour combattre le fameux chancre coloré. Et Rolland Courteau de dire stop à un massacre programmé : «Si nous avons une seule chance sur cent mille pour que ce vaccin soit efficace, il faut la saisir. Il est bien sûr évident qu’un platane malade est un platane à abattre. On a l’impression aujourd’hui que VNF continue à abattre comme s’il n’y avait pas d’alternative. Donnons une chance au vaccin.» Le président de la Région Christian Bourquin quelques jours avant à la maison de la région à Carcassonne n’avait pas dit autre chose, interrogé sur le sujet. Aujourd’hui VNF par la voix de Jacques Noisette , responsable de la communication du Sud Ouest se défend d’être des bûcherons sans consciences et explique qu’ils appliquent la règle de l’abattage mise en place par l’État : «Nous ne sommes pas contre l’expérimentation scientifique mais elle n’est pas validé par le ministère de l’agriculture, lorsqu’elle le sera nous attendrons le feu vert de l’Etat pour appliquer le nouveau protocole. On montre VNF du doigt mais la réponse viendra de l’État.»
LA DEPECHE DU MIDI – 24 janvier 2014