Canal du Midi : 530.000 euros recueillis pour sauver les platanes – L'Officiel du Canal du Midi

Canal du Midi : 530.000 euros recueillis pour sauver les platanes

PHOab8355d0-b357-11e4-a1f6-3c0e47aa3d8a-805x453Cette collecte lancée à l’été 2013 vise à financer l’arrachage et la replantation des nombreux platanes atteints d’une maladie incurable depuis 2006.
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530.000 euros. C’est la somme que l’organisme public Voies Navigables de France (VNF), gestionnaire du canal, a récolté pour sauver les platanes du Canal du Midi, grâce à son appel aux dons lancé à l’été 2013. «Nous sommes en train de relever un merveilleux défi», s’est félicité Marc Papinutti, son directeur général lors d’une conférence de presse à Toulouse. L’objectif de cette collecte accessible en ligne: financer l’arrachage et la replantation des nombreux platanes atteints par le chancre coloré depuis 2006. Dans le détail, 252.000 euros ont été récoltés auprès de 3000 donateurs individuels, tandis que 35 entreprises ont contribué à hauteur de 283.000 euros. «L’objectif est d’arriver à réunir 50 entreprises mécènes d’ici la fin de l’année», a déclaré René Bouscatel, président du «Club des entreprises mécènes du canal du Midi», créé fin 2013. Le budget total, replantation et abattage compris, doit atteindre 200 millions d’euros.
Qu’est-ce que le chancre coloré?

C’est une maladie à l’origine de la mort de nombreux spécimens de platane. Une fois que le champignon à l’origine de l’infection, le Ceratocystis fimbriata, infecte l’arbre, celui-ci n’a plus qu’une durée de vie de 3 à 7 ans. Aujourd’hui, le mal a déjà rongé plus de 13.000 platanes longeant le canal.
Pourquoi la survie de ces platanes est-elle importante?

Parce que cette voûte arborée revêt une dimension historique et patrimoniale. Réalisée par Pierre Paul de Riquet sous le règne de Louis XIV entre 1666 et 1681, elle encadrait jusqu’alors cette voie navigable appréciée des touristes, qui relie la Garonne à la mer Méditerranée. En 1996, elle a été classée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco. À cela, s’ajoute un enjeu économique. Très touristique, ce canal ombragé par deux rangées de platanes est célèbre dans toute l’Europe. Les photographes l’ont mis en valeur et les touristes sont nombreux chaque année à marcher ou rouler à bicyclette sur les berges. Certains goûtent encore mieux le charme du canal en naviguant à bord de péniches.
Combien d’arbres seront abattus?

Selon un dernier bilan diffusé en juillet dernier par VNF, 7600 platanes ont été abattus sur les 42.000 que comptait initialement le canal. En 2015, 4000 platanes supplémentaires seront abattus. Alors que cette maladie incurable était jusqu’ici cantonnée à la partie du Canal allant de la Méditerranée à l’Aude, elle touche désormais la Haute-Garonne. Dans ces nouveaux foyers, la règle stricte reste appliquée: sept arbres seront abattus de part et d’autre du sujet malade. Au final, 44 platanes seront abattus sur les 7 contaminés, entre la mi-février et la mi-avril. Dans la région Languedoc-Roussillon en revanche, la procédure a été assouplie en 2014 face à la pression de nombreux élus et seuls les arbres malades sont désormais supprimés.
Quelle alternative à l’abattage?

Il existerait une autre solution. Plutôt que d’abattre ces arbres, un laboratoire toulousain, le Cetev, propose d’injecter un produit ralentissant la propagation de la maladie à d’autres arbres. «Nous attendons l’autorisation du ministère de l’Agriculture pour tester ce vaccin, mais il doit encore obtenir l’aval de l’Agence nationale de la sécurité et de la santé», a indiqué M. Papinutti.
Les objectifs de replantage en 2015?

En attendant, VNF s’est fixé comme objectif de planter 1000 arbres d’ici fin mars. Le projet de restauration de la voûte arborée s’appuie sur différentes espèces pour éviter un nouveau risque sanitaire et sept variétés tests seront plantées cette année. Depuis 2006, seuls 1247 ont été replantés, selon La Voix du Midi.
Qui finance?

Cette opération est financée à un tiers par VNF, donc l’État, un second tiers par les collectivités territoriales et le dernier par d’autres moyens dont le mécénat. VNF prévoit ainsi de lever «une dizaine de millions d’euros sur 15 ans» auprès des entreprises et des particuliers et organise à cet effet une course solidaire en avril baptisée «1,2,3 canal» parrainée par le joueur de handball Jérôme Fernandez.

Par lefigaro.fr, AFP agence
Publié le 13/02/2015 à 09:32