Conduite par Serge Vialette, le président de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), une délégation a été reçue hier par le préfet Jean-Marc Sabathé.Le monde paysan entend dénoncer l’accumulation des normes et les problèmes rencontrés sur le paiement des aides de la PAC (Politique agricole commune).
Le monde paysan est en ébullition. Dans le grand ouest, éleveurs et producteurs laitiers, vendent en dessous de leurs coûts de production. Dans l’Aude, la FDSEA, a choisi de ne pas descendre dans la rue. C’est ce qu’explique Serge Vialette, le président de la FDSEA 11 au moment de rentrer, hier, dans le bureau du préfet de l’Aude. «Nous avions deux possibilités : manifester ou expliquer nos difficultés au représentant de l’État».
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Le dossier présenté au préfet Jean-Marc Sabathé comptait quatre thèmes : la question du calcul des aides de la PAC (Politique agricole commune), l’épizootie de grippe aviaire, la surabondance des normes et enfin la protection d’une bande de 500 m de large le long du canal du Midi, si d’aventure, l’œuvre de Pierre-Paul Riquet venait être à être classée monument historique.
«des centaines d’anomalies»
Réformées pour partie en 2014, les aides à la politique agricole commune, sont en train de rendre chèvre le monde paysan. «Nous ne savons pas comment expliquer aux agriculteurs comment ils doivent rédiger leur déclaration», affirme Serge Vialette. En cause, selon le président de la FDSEA, les relevés photographiques réalisés en 2014 et qui, «comporteraient des centaines d’anomalies» sur de «nombreux îlots d’exploitation». Ces images qui permettent de mettre en adéquation les déclarations des agriculteurs à la réalité vue de l’espace ont été sous-traitées… en Inde. Et les réclamations faites par les agriculteurs s’apparentent à un parcours du combattant administratif.
Le trop-plein de normes tue la compétitivité
Autre grief exposé au préfet : le sur-usage du principe de précaution, notamment dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire. S’il y a peu d’éleveurs de volailles dans le département, reconnaît Serge Vialette, «nous devons soutenir nos collègues du secteur de La Piège qui ne comprennent pas que l’on doive fermer des exploitations qui ne sont pas touchées».
Dans son panier de revendications, le président de la FDSEA a également apporté la question des normes, que l’administration française se plaît visiblement à accumuler, bien au-delà de ce que demande la réglementation européenne. «Des normes qui accroissent encore plus nos charges et nuisent à notre compétitivité», estime encore Serge Vialette. Dans le même registre : l’inquiétude grandissante des agriculteurs dont les exploitations bordent le canal du Midi. En effet la question du classement de l’ouvrage au titre des monuments historiques pourrait encore accroître le nombre de contraintes réglementaires à observer dans ce périmètre.
Las, le monde agricole demande donc au préfet de relayer au plus vite, et au plus haut, ce cahier de doléances.
La Dépêche du Midi
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