Ouvrages d’art
Les ouvrages d’art
Le canal des Deux-Mers comporte au total 400 ouvrages d’art, dont 32882 pour la partie canal du Midi avec notamment 63 écluses, 126 ponts, 55 aqueducs, 7 ponts-canaux, 6 barrages5, 1 épanchoir et 1 tunnel.
L’alimentation en eau du canal
Schéma du système hydraulique de la montagne Noire et alimentation en eau du canal du Midi (ne sont pas représentés sur ce schéma le lac des Cammazes et son barrage sur le Sor, et le lac de la Galaube et son barrage sur l’Alzeau).
La rigole de la plaine
La rigole de la montagne.
Pour assurer le fonctionnement du canal pendant un an, 90 millions de m3 d’eau sont nécessaires83. Pour cela, Riquet a dû mettre en place un système d’alimentation complexe. Son idée est de capter les eaux de la montagne Noire, située à plusieurs dizaines de kilomètres et de les amener au seuil de Naurouze, point le plus haut du futur canal, par l’intermédiaire de rigoles en tirant avantage du passage de la ligne de partage des eaux entre versant océanique et versant méditerranéen.
Deux rigoles sont creusées, la « rigole de la montagne » et la « rigole de la plaine » qui, initialement, connectent trois réservoirs au seuil de Naurouze : le bassin de Saint-Ferréol d’une contenance de 6,3 millions de m3, construit entre 1667 et 167284, un autre réservoir, beaucoup plus petit, appelé « Lampy-Vieux », remplacé par celui du « Lampy-Neuf »85, d’une contenance de 1,672 million de m3, construit au siècle suivant entre 1777 et 178286, et le bassin de Naurouze. Le fonctionnement était le suivant : la rigole de la montagne après avoir collecté les eaux de plusieurs ruisseaux du versant méditerranéen de la montagne Noire (Alzeau, Vernassonne, Lampy, Rieutort) franchissait la ligne de partage des eaux au lieu-dit « Le Conquet » et se jetait dans le Sor, sur le versant océanique, lui-même capté par la rigole de la plaine au lieu-dit « Pont-Crouzet ». Le bassin de Saint-Ferréol était quant à lui alimenté par le Laudot, ruisseau du versant océanique prenant sa source aux Cammazes, et ses eaux captées en aval par la rigole de la plaine au lieu-dit « Les Thoumazès ». La rigole de la plaine, grossie des eaux du Sor et du Laudot, alimentait le bassin de Naurouze et le canal.
La construction du barrage de Saint-Ferréol représente à l’époque une prouesse technologique. Long de 786 m et large de 149 m, il est constitué de trois murs parallèles en granit taillé d’environ 30 m de hauteur. Cependant, le bassin a du mal à jouer son rôle de réservoir, le débit du Laudot est insuffisant. Riquet était conscient du problème mais n’eut pas le temps de le résoudre. C’est Vauban qui, après sa tournée d’inspection du canal, décide le creusement de la percée des Cammazes (également appelée voûte Vauban). Grâce à elle, les eaux de la rigole de la montagne dévalent vers le bassin de Saint-Ferréol en empruntant le lit naturel du Laudot, court-circuitant le Sor.
La prise d’Alzeau, début de la rigole de la montagne et « source » du canal du Midi.
Pierre-Paul Riquet avait prévu et construit un troisième réservoir, le bassin de Naurouze, destiné à contrôler le débit du canal et autour duquel il avait imaginé la construction d’une ville nouvelle et d’un port qui ne verront jamais le jour. En effet, le bassin de Naurouze doit être abandonné à cause de son ensablement important87. Un bief de dérivation est creusé pour éviter le bassin, par le sud.
Plus récemment, d’autres barrages ont été construits destinés principalement à l’agriculture et la production d’eau potable mais sur lesquels VNF dispose par décret de droits d’eau pour alimenter le canal88 : le barrage des Cammazes d’une capacité de 20 millions de m3 est mis en eau sur le Sor en 1957, le barrage de l’Estrade sur la Ganguise en 1992 et, en 2001, le barrage de la Galaube sur l’Alzeau.
Actuellement, les rigoles connectent quatre réservoirs (Saint-Ferréol, les Cammazes, Lampy-Neuf et la Galaube). La rigole de la montagne mesure 24,27 km de long et possède 22 ouvrages d’art89 entre la prise d’Alzeau et la percée des Cammazes. Tandis que la rigole de la plaine mesure 38,12 km de long avec 21,45 m de dénivelé et comprend 68 ouvrages d’art, entre Pont-Crouzet et le seuil de Naurouze90.
En complément des sources du canal en montagne Noire, des prises d’eau en aval de Carcassonne permettent d’alimenter la partie basse du canal vers la Méditerranée. Ainsi, les eaux du Fresquel, de l’Aude (prise d’eau de Villedubert), de l’Orbiel et de la Cesse viennent grossir celles du canal. La prise d’eau du barrage du Pont-Rouge sur l’Orb à Béziers assure un complément d’alimentation pour la partie est du canal. Située en rive gauche de l’Hérault, la prise d’eau d’Agde à l’écluse de Prades donne de l’eau pour la partie terminale du canal jusqu’à l’étang de Thau.
EXTRAIT DE WIKIPEDIA