Classement des abords du canal du Midi : la colère d’Arnaud Lafon – L'Officiel du Canal du Midi

Classement des abords du canal du Midi : la colère d’Arnaud Lafon

Le maire de Castanet-Tolosan et le club économique Toulouse au fil de l’Ô dénoncent un manque de concertation autour de la procédure de classement des abords du canal.
Le 19 décembre, les élus du Sicoval avaient rendez-vous en préfecture pour une réunion concernant le classement des abords du canal du Midi au titre des sites (voir encadré ci dessous).

Une réunion dont le déroulement n’a visiblement pas plu à Arnaud Lafon, maire de Castanet-Tolosan, dont la commune est traversée par le canal du Midi. L’élu s’est exprimé sur le sujet sur Facebook.
Ce matin j’ai quitté la réunion organisée en préfecture concernant le classement du site canal du midi pour montrer ma désaprobation sur le fond et sur la forme.
Sur le fond, le sicoval a déjà fait et payé un travail de mise en valeur et d’aménagement des abords du canal du midi, notre bien commun!
Sur la forme, après 1h30 de monologue sur cette nouvelle démarche, on est censé recueillir notre avis sur une classification autoritaire des services de l’état dont les cartes sont déjà établies et sans concertation.
C ‘est pas comme si nous oeuvrions contre tous les barrages administratifs d’état depuis plus de 15 ans maintenant pour porter notre territoire!!!
Las: vivement qu’une gouvernance soit réellement mise en place avec les acteurs de terrain.
Contacté par téléphone, Arnaud Lafon a bien voulu détailler les raisons de son ire :

Nous avons une association des communes du canal des deux mers, nous avons le pôle canal au niveau des services de l’État, la Dreal, le schéma directeur du canal du Midi acté par le Sicoval, nous avons le service des bâtiments de France, le comité de bien public présidé par Carole Delga… L’État ne trouve rien de mieux que de trouver une couche de contraintes supplémentaire…

Selon le maire de Castanet-Tolosan, cette réunion a trahi un cruel manque de concertation avec les élus locaux :

Les monologues des services de l’État nous présentent une démarche qui semble acquise et on sait que les recommandations de l’État se transforment en obligation de faire pour les collectivités locales… Les cartes n’ont pas été coconstruites avec les collectivités locales. On nous présente des documents qui n’ont pas été concertés avec les mairies…

« Manque de transparence » pour Toulouse au fil de l’Ô

Du côté du club économique Toulouse au fil de l’Ô, on n’apprécie pas beaucoup plus ces cartes et on réclame plus de transparence dans un communiqué daté du 20 décembre :

Depuis début décembre, la démarche s’accélère ; chaque commune riveraine du canal du Midi a reçu des services de la préfecture le 12 décembre 2016, une carte présentant la nouvelle projection du périmètre qui pourrait aller bien au-delà des 500 mètres des abords du canal du Midi comme le démontre la publication d’une carte communale sur les réseaux sociaux. Nous tenions à rappeler que nous ne sommes pas d’obscurantistes acteurs économiques rétrogrades, nous soutenons la démarche sur le fond. Mais nous nous interrogeons sur cette brusque frénésie de l’administration à quelques semaines d’échéances électorales, sur l’absence de publication auprès des populations riveraines et acteurs économiques concernés donc sur le manque de transparence, surtout après l’échec cuisant de la première version…

Le club économique se demande s’il ne faudrait pas plutôt « ouvrir un large débat où les citoyens pourraient connaître l’importante motivation de cette évolution afin de préserver notre patrimoine fluvial, les contours du nouveau périmètre au sein de chaque commune et sur le linéaire, les modalités de ces choix, les prescriptions, réglementations et contraintes qui vont découler, l’analyse et la position des élus locaux, départementaux, régionaux et nationaux » avant de conclure : « L’extension Unesco aux abords du canal du Midi mérite mieux qu’une maladresse administrative. »

À la préfecture, on préfère ne pas faire de commentaire, sinon qu’il n’est pas possible de communiquer tant que les réunions ne sont pas terminées et que jusqu’à présent, les services de l’État ont rencontré une centaine d’élus concernés par ce classement.

On devrait avoir la synthèse de ces réunions quand le rapport aura été transmis à la ministre, soit au mois de janvier.

En bref : le classement des abords du canal du Midi
Le canal du Midi est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis le 7 décembre 1996, mais ce n’est toutefois pas le cas des abords de l’œuvre de Pierre-Paul Riquet. L’État a donc proposé de retenir la procédure de classement au titre des sites, des abords du canal, de son dispositif d’alimentation, du canal de jonction et du canal de la Robine. Le but : que le canal du Midi conserve le précieux classement au patrimoine mondial de l’humanité.
En mai 2015, une enquête publique a été menée et a débouché sur un avis défavorable du commissaire enquêteur en juillet 2015. De nombreuses oppositions venues des collectivités territoriales et du milieu agricole avaient été soulevées. Le classement étant une mesure de préservation du site, certains travaux modifiant son aspect nécessiteraient une autorisation spéciale délivrée par le préfet ou par le ministre chargé du site.
En 2016, la ministre a demandé au préfet de revoir l’ensemble des maires dont les communes sont traversées par le canal du Midi.
Florian Moutafian
http://www.voixdumidilauragais.fr

3