TOULOUSE Péniches «épaves» : le côté sombre du canal du Midi – L'Officiel du Canal du Midi

TOULOUSE Péniches «épaves» : le côté sombre du canal du Midi

le canal du Midi cache une sombre réalité : les nombreuses embarcations à l’abandon. Susceptibles de couler, ces bateaux aggravent dangereusement la pollution.

DDM XAVIER DE FENOYL / PENICHES ET BATEAUX EPAVES SUR LE CANAL LATERAL A HAUTEUR DU BOULEVARD DE GENEVE A TOULOUSE BATEAU EPAVE

Le bel ouvrage de 241 km de Pierre-Paul Riquet serait-il un cimetière à bateaux ? Selon les Voies Navigables de France (VNF), 180 embarcations ont été répertoriées à l’abandon l’an passé. Sans entretien et donc susceptibles de couler, ces bateaux seraient majoritairement concentrés sur Béziers. Le secteur de la Haute-Garonne n’en compterai qu’une dizaine. «Ces bateaux épaves ne sont pas toujours faciles à lister, note VNF. Un bateau doit avoir à la fois un titre de navigation, (sorte de carte grise) ainsi que le COT (convention d’occupation temporaire), qui autorise à s’amarrer. Or, certains bateliers peu scrupuleux, n’ont pas ces documents. Dans ce cas, après une longue procédure, celui-ci est déclaré épave, enlevé, emmené à la casse et déchiré, (destruction et dépollution), par une entreprise spécialisée». Si le propriétaire n’est pas retrouvé, les frais sont à la charge de VNF.

Patron du bateau restaurant l’Occitania, Richard Munos, témoigne : «Attention, l’entretien d’un bateau ne consiste pas seulement à un coup de peinture. C’est tout la machinerie qu’il faut surveiller». Ce professionnel met en garde, «pour entretenir son bateau, il faut le mettre en cale sèche. Or au 1er janvier 2019, la cale du Pont des Demoiselles affiche complet. Ne restera pour la région toulousaine que celle de Ramonville. Un peu juste. D’où le risque de voir de plus en plus de bateaux épaves». Valérie Piganiol de Toulouse O fil de l’Eau, insiste : «Pour avoir une belle flotte fluviale sur le canal du Midi, il faut des ports techniques. Or, si la Haute-Garonne a plusieurs sites, rien n’est simple». Et de détailler la cale du Radoub gérée par VNF qui n’a plus les moyens de financer les investissements nécessaires pour la protection de son environnement. Le Port Technique de Ramonville géré par la commune : mais une gestion équilibrée sans coût pour le contribuable est-elle possible ? De plus, comme l’observe un connaisseur «au fil des années, le canal du Midi, entre déchets et eaux sales, se dégrade. Cette situation contribue à la dégradation des bateaux».

Silvana Grasso – LA DEPECHE DU MIDI