TOULOUSE : inscrit au patrimoine mondial, le canal du Midi dit merci à ses mécènes – L'Officiel du Canal du Midi

TOULOUSE : inscrit au patrimoine mondial, le canal du Midi dit merci à ses mécènes

Un mur des mécènes a été inauguré pour honorer donateurs privés et entreprises dont les contributions vont permettre notamment la replantation d’arbres pour remplacer les platanes touchés par le chancre coloré.

L’idée initiale remonte à la fin 2011, quand Nathalie Kosciusko-Moriset était encore ministre de l’Environnement. Pourquoi ne pas faire appel à des fonds privés pour sauver un ouvrage classé au patrimoine mondial de l’Humanité ? En d’autres termes, comment financer la replantation des 42 000 platanes du Canal du Midi, menacés, à terme, par le chancre coloré ? Depuis deux ans et demi, plus de 1,8 million d’euros ont été récoltés dans le cadre du projet de restauration du canal. Auprès du grand public, on comptabilise 5 800 donateurs individuels pour 435 000 euros récoltés. Côté entreprises, sous l’égide du club des mécènes du Canal du midi, lancé en décembre 2013, ce sont 60 sociétés de la région qui ont répondu présentes pour un montant de 1,4 million euros. Une mobilisation que Voies navigables de France, (VNF) a souhaité saluer en inaugurant, mercredi, lepremier «mur des mécènes», sur la cale du rado à Toulouse. «Grâce à la mobilisation de tous, qui n’a cessé de croître depuis le lancement du projet, plus de 1900 arbres seront replantés d’ici la fin de cet hiver assurant l’avenir du canal pour les futures générations et contribuant à maintenir le lien universel qui nous unit tous à lui, a souligné Marc Papinutti, le directeur général de VNF. En cette année anniversaire pour le canal du Midi, plus que jamais, nous devons ensemble contribuer à valoriser ce patrimoine unique». Mais la route est encore longue. Au départ, VNF ne le cachait pas, il s’agissait de trouver 200 millions d’euros sur 20 ans, financés au tiers par l’État, pour un autre tiers par les collectivités locales et enfin par les dons. Il reste donc beaucoup à faire. Pour l’heure, face à la maladie du chancre coloré, 4 100 platanes ont dû être abattus en 2015, ce qui porte à près de 14 000 arbres, le bilan des abattages depuis 2006.Pour un investissement de 30 millions d’euros. Mais le canal ne sera plus seulement bordé par les platanes. La validation par le ministère de l’Écologie et du Développement Durable du chêne chevelu comme essence «jalon » a permis d’accélérer sa reconstruction paysagère. Six autres essences ont été retenues : l’érable plane, le tilleul à grandes feuilles, le peuplier blanc, le micocoulier, le pin parasol et la végétation des lagunes (pin d’Alep, tamaris, mûrier blanc,…) pour les zones salées. Cet hiver 1900 arbres seront replantés et 1 700 l’année prochaine. L’enjeu est de taille. certains, comme le géographe et professeur émérite des universités, Robert Marconis, sont inquiets sur l’avenir. En évoquant sérieusement un déclassement de l’ouvrage du Patrimoine de l’Unesco. Il est encore temps d’agir.
LA DEPECHE DU MIDI