Les arbres du Canal du Midi touchés par une nouvelle maladie – L'Officiel du Canal du Midi

Les arbres du Canal du Midi touchés par une nouvelle maladie

Touchés par le chancre coloré, les platanes du Canal du Midi font l’objet d’un plan d’abattages et de replantations pour un coût total de 220 millions d’euros. Néanmoins, une nouvelle maladie apparue sur les arbres replantés pourrait allonger la facture. Dans le même temps, les collectivités régionales et départementales se mobilisent de plus en plus, tout comme les donateurs individuels et en entreprise à travers le mécénat.
Il y a dix ans, 42 000 platanes se trouvaient le long du Canal du Midi, un ouvrage de 241 kilomètres de long inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Mais depuis 2006, environ 20 500 platanes ont été abattus dont 3 200 uniquement sur l’année 2017. La faute à un champignon microscopique.

« Les arbres qui longent le Canal du Midi sont touchés par le chancre coloré depuis quelques années, une maladie incurable. Nous abattons pour des questions de sécurité, les arbres pouvant tomber, et c’est le seul moyen de lutte contre les foyers de la maladie que nous avons jusqu’à présent », explique Eveline Sanchis, chef de l’arrondissement patrimoine et environnement à Voix Navigable de France (VNF), l’instance gérante du Canal du Midi.

À ce propos, trois nouveaux foyers de la maladie ont été découverts en Haute-Garonne l’année passée, alors que ce département était l’un des moins concernés jusqu’à présent. Ainsi, Gardouche, Castanet et Avignonnet-Lauragais sont désormais également concernés.

Pour remplacer les arbres coupés, VNF a donc entrepris depuis 2011 un plan de sauvegarde du Canal comprenant notamment des replantations. En plus de la restauration de 16 kilomètres de berges jusqu’à présent, 8 100 arbres ont été replantés depuis 2011 dont 2 500 uniquement en 2017. Seulement…

« Nous avons remarqué que les peupliers que nous avons planté en remplacement de platanes sont touchés par une nouvelle maladie. Il s’agit de la petite Sésie, un papillon qui installe ses larves entre l’écorce et le bois et qui par conséquent affaiblit grandement l’arbre », regrette Eveline Sanchis.

Alors que le peuplier devait être l’une des essences principales pour remplacer les platanes abattus, plus aucune plantation de ce type ne sera effectuée dès cette année. Un contretemps malheureux pour VNF qui n’a cependant pas précisé le préjudice financier alloué à cet insecte.

La Région Occitanie va accélérer sa participation financière
Lors de son lancement en 2011, le programme de restauration du Canal du Midi était estimé à 220 millions d’euros avec une répartition des charges claire : 1/3 pour VNF, 1/3 pour les collectivités (Région, Départements, etc) et 1/3 par le mécénat.

« Aujourd’hui, 23 % de cette somme a été investie, ce qui représente environ 50 millions d’euros, apportés à 86 % par VNF, 10 % par le mécénat et 4 % par les collectivités. Mais la Région Occitanie va augmenter significativement sa participation », précise Thierry Guimbaud, le directeur général de VNF, un organisme public financé à 93 % par l’État.

La Région, via un contrat de Plan État-Région, va ainsi apporter huit millions d’euros sur la période 2016-2020. Le Département de l’Aude participe également à ce financement, tout comme celui de Haute-Garonne qui devrait prochainement apporter sa contribution. Quant au département de l’Hérault, il refuse d’apporter quelconque financement pour le moment.

Le mécénat en forte hausse
Dans un contexte de réduction budgétaire pour un grand nombre de collectivités, il était évident que le sauvetage du Canal du Midi ne pourrait se faire sans des financements innovants, comme le mécénat. VNF a donc activé ce levier en 2013.

« On remarque en 2017 une forte augmentation des dons, grâce notamment à un énorme effort de communication réalisé auprès du grand public. Pour nous, le mécénat se reparti en trois sources : le grand public, les grands donateurs et le mécénat d’entreprises. Depuis 2013, nous avons récolté 5 116 512 euros dont 1 792 302 euros uniquement l’année dernière », se réjouit Laurent Adnet, chef de la mission mécénat chez VNF.

En cinq ans, le projet de restauration du Canal du Midi a séduit 10 000 donateurs individuels (don moyen à 54 euros, ndlr) et 69 entreprises mécènes.

Afin de poursuivre sur cette dynamique, Voies Navigables de France organise une multitude d’événements caritatifs en faveur du projet de restauration. Ainsi, le 31 mars prochain, un livre de photographies sur les hommes et les femmes qui font vivre le Canal du Midi sera publié par les éditions Privat. Cinq euros par livre vendu seront reversés au projet de replantation.

Pierrick MERLET www.toulouse.latribune.fr