Classement des abords du canal : la commission dit non – L'Officiel du Canal du Midi

Classement des abords du canal : la commission dit non

Retour sur les conclusions défavorables de la commission
d’enquête sur le classement des abords du canal.
Narbonne. L’enquête publique
a été menée du 7 au
21 mai sur quatre départements
traversés par le canal
du Midi, le canal de jonction
ou le canal de la Robine: la
Haute-Garonne, le Tarn,
l’Aude et l’Hérault. Ce qui représente
90 communes
concernées. Le projet de
classement souhaitait « instaurer
une servitude d’utilité
publique visant à préserver
les terres agricoles, à limiter
la pression de l’urbanisation
tout en développant
un tourisme équilibré
et durable afin de conserver
les caractéristiques du site
».
ð Collectivités
à 71%“contre”
Pour cela, le ministère de
l’Ecologie – via la DREAL –
proposait « de retenir la procédure
de classement au titre
des sites, des abords du
canal et du dispositif d’alimentation
de ce dernier ».
En clair, il s’agissait d’élargir
une bande de protection
sur les rives du canal, qui
pouvait aller de 200 à 1000
mètres. Le dossier mis à l’enquête
publique a recueilli
527 observations. En Narbonnais,
de nombreux
conseils municipaux
s’étaient prononcés contre
le projet de classement. Les
collectivités locales étaient
d’ailleurs, dans leur ensemble,
à 71% défavorables.
La commission d’enquête,
composée de cinq membres,
a donné in fine un avis
défavorable au projet. Pourquoi?
Les raisons sont multiples.
D’abord, la commission
voit un inconvénient à
ce qu’un seul outil soit proposé
pour protéger les
abords du canal : le site classé.
«Un outil jugé trop brutal,
démesuré et inadapté
sur la majorité du territoire
concerné», estiment les enquêteurs.
Autre interrogation : le périmètre
de la zone à classer,
«qui exclut les zones urbanisées
ou à urbaniser tel que
prévu dans le PLU ou le
POS, les obligations et
contraintes inhérentes au
projet n’étant réservées
qu’aux zones naturelles et
agricoles».
La commission fustige par
ailleurs «le défaut de concertation
en amont de l’enquête
publique». Et critique la gouvernance
du projet et son
porteur, «persuadé d’avoir
raison mais déconnecté du
terrain, de la base». Les enquêteurs
préconisent «une
gouvernance qui doit privilégier
l’instruction décentralisée,
au niveau des départements,
des autorisations
spéciales». En conclusion,
l’avis défavorable est présenté
«comme une opportunité
de relancer rapidement le
projet sur des bases plus sûres
». Ou comment un projet
se retrouve dans les cordes…
J.-P. Ch.
A Le Préfet de l’Aude Jean-Marc
Sabathé va reprendre la concertation
pour définir une zone de protection
EXTRAIT DE L INDEPENDANT DU 23.09.2015