Cet été, on ne manquera pas d’eau dans le Lauragais – L'Officiel du Canal du Midi

Cet été, on ne manquera pas d’eau dans le Lauragais

En cette période de fortes chaleurs, avec le déclenchement du Plan Canicule, des limitations d’utilisation de l’eau commencent aussi à être prises, y compris en Haute-Garonne. Encore une fois, le Grand Lauragais, du Tarn, de l’Aude et de la Haute-Garonne, ne sera pas concerné par des risques de restriction d’eau. La raison : une Montagne Noire riche en sources, comme l’avait déjà constaté Pierre-Paul-Riquet au XVIIe siècle quand il cherchait le moyen ultime d’alimenter son canal entre Atlantique et Méditerranée toute l’année et contourner ainsi les périodes chaudes.

D’autres visionnaires s’en sont inspirés, comme l’ancien maire de Revel, Roger Sudre. En lançant, avec l’Institution des Eaux de la Montagne Noire (IEMN), la construction de réservoirs d’eau comme le barrage des Cammazes, de 1953 à 1958, avec ses 18, 8 millions de m3 d’eau. Puis, le décret du 24 juin 1998 reconnaîtra le barrage de la Galaube sur l’Alzeau d’intérêt général et d’utilité publique. Il sera construit en 2000 avec ses 22,5 millions de m3 d’apports moyens annuels,

En cet été 2017, l’eau ne manque donc pas. Toutefois, comme l’explique la directrice de la communication de l’IEMN, Charlotte Benestebe : «Après une année 2016 déjà sèche en Montagne Noire, qui s’était passée sans tension, l’année 2017 l’est davantage. Cet hiver et ce printemps, les pluies ont été rares sur les bassins-versants des barrages de la Galaube et qui sont habituellement très arrosés tant par les perturbations venues de Méditerranée que celles en provenance de l’Atlantique.

Ainsi, les volumes entrants dans les barrages correspondent à une année sèche exceptionnelle qui se produit statistiquement une année sur vingt. Entre fin mai 2016 et novembre 2017, le volume des apports des cours d’eau entrants dans le barrage des Cammazes atteint seulement 10 millions de m3 alors qu’en année moyenne, il est de 18 millions de m3. Le mois de juin en cours ne va qu’accentuer cette tendance».
De l’eau aussi pour l’agriculture et le canal

L’Institution se veut quand même rassurante. «Malgré ces conditions défavorables, les barrages ont pu atteindre des niveaux corrects qui garantissent la fourniture d’eau potable pour les habitants mais également celle des besoins de navigation sur le Canal du Midi, d’eau d’irrigation pour l’agriculture et de soutien d’étiage pour une année relativement sèche.
Président de l’Institution, Gilbert Hébrard «salue le travail réalisé pour disposer de ces réserves d’eau importantes en Montagne Noire». Il insiste «sur la nécessité de continuer à investir pour sécuriser le système, sachant qu’à l’avenir ces années exceptionnelles devraient se reproduire plus souvent». Il rappelle aussi que «la sécurisation et la qualité de l’eau font partie de l’ADN de l’Institution».

Enfin, Gilbert Hébrard indique que les services de l’Institution suivent attentivement les consommations de ces 15 derniers jours. «Évidemment, elles sont très élevées et précoces du fait des conditions météorologiques. Les déstockages actuels correspondent à une situation habituellement rencontrée au cœur de l’été». Même si l’eau ne manquera pas, cet été, l’IEMN rappelle que c’est un bien précieux et utiliser du mieux possible, sans gaspiller inutilement.
Émile Gaubert
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